FILM: POPCORN / SORTIE PREVUE 2014 /
Photographes correspondants :
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MAYA DEREN
filmographie :
- 1943 Meshes of the afternoon
- 1944 At Land
- 1945 Study in Choreography for Camera
- 1946 Ritual in Transfigured Time
- 1947 Divine Horsemen:The Living Gods of Haiti
- 1948 Meditation on Violence
- 1952-55 The Very Eye of Night
ELEONORA DERENKOWSKI, arrivée le 29 avril 1917, à Kiev (Ukraine) , émigre aux États-Unis, les Deren esquivent ainsi l'antisémitisme.. Un esprit vif, la grâce de son pas et la délicatesse de ses mains.
On sent tout de suite avec elle, le cinéma & la danse font chimie, analyse, existence terrestre. Une perpetuelle aventure, expérience jamais abandonnée chaque jour chaque nuit l'amour fou de qui de quoi. Une disponibilité s'impose, les films disponibles prouveront autant que quoi que ce soit.
Pour un visage, un corps, une carèsse, une main disponible à la peau et avec le saint esprit. Une extase toujours connectée. Des mots sortent des lèvres, lumineux puis d'une au bord d'une fugue le regard brillant au réveil, pour un paysage, un animal, un bâtiment, une ruine, une épave, un navire.
L'existence dès lors qu'elle s'invente, offre à chacune & chacun la force d'une panthère, le courage de Françoise Sagan , la liberté d'une jeunesse éternelle. Amen. C'est au prix d'une relation stricte avec soi, de gestes et de répondants plein de bravoure farouchka. C'est également une sincérité intérieure comme sans doute la seule autorité que Mlle DEREN entendra respecter. Si la délicatesse accompagne toute la gestuelle, une action presque guerrière s'édifie pour perpetuer le mouvement. Un combat vieux comme le monde, celui d'être sensible.
Il faut que ça swing, la vie est une danse et le cinéma une arme ignorée. Je m'explique : qui au lieu de faire des morts, fait des éternels, à l'image de nos écrivains en grand nombre, l'avenir du corps et de la langue entre leurs mains. Un champ magnétique voyage dans les temps, se dépliant, . e serait-ce que par un regard en appelant un autre...
Maya DEREN est un temps assistante de la chorégraphe afro-américaine Katherine DUNHAM, cet amour, cette connaissance de la danse dessineront toute son oeuvre de cinéma...
Maya réalise plusieurs courts-métrages, parmi lesquels: "A study in choreography for camera" 1945, ou l'on sent tout l'intérêt et la connaissance qu'elle avait du mouvement musicale et corporel. Elle filme la danse comme une peinture abstraite de signes sans narration, déployant des présences animales minérales et mythologiques esquivant dans l'espace agissant.
Les images dansent elles aussi. Dans les successions de plans rapprochés, d', une main une épaule des cheveux, un regard oblique sur les objets, les matières, un morceau de bois de fer ou de verre, un rêve s'entreprend ou bien une pensée. Une tête qui pense par elle même c'est quoi ?...
Là une succession de vues d'ensemble d’un paysage, là d'une chambre, là d'un dîner, d'une plage d'un sentier d'une route d'un quelconque . Faire passer...
Le corps semble davantage être une partie de l'oeuvre qu'un simple interprète...
L'espace agit à travers lui et il lui appartient d'agir dans cet espace...
La peau le battement de coeur et les yeux font un espace vivant, un pays, un continent, une oeuvre enfin.
"Meshes of the afternoon" ou "at land" (1944).
---REMIX---
C'est avec son second époux Alexander Hammid, qu'elle entreprend la réalisation de son 1er (premier reconnu) court-métrage: "MESHES OF THE AFTERNOON". Vous verrez une promenade onirique, labyrinthique et sensuelle vers la mort, ça joue ici masquée, pourquoi ? Qui aurait encore envie d'être une sorcière ? Il y a mieux à dire: jouer cinématographiquement comme nous avons reçu le jeu de la langue à travers les livres.
- Voilà une approche curieuse et vive de la mort.
- quoi de plus normal venant de la vie...
Une voie sans autre issue que celle de glisser vers la mort vide et pénétrable si certaine si impériale. Finalement la curiosité, l'excitation et l'ingéniosité avec laquelle Mlle DEREN (elle-même impliquée dans la fiction, dans les images, dans le paysage de son film) : entreprend une fugue infernale, passionnelle mais méticuleuse et chipie avec cette mort invincible. Seulement: d'autres rencontres l'interpelle, la vie l'emporte ...
On retrouve certains thèmes précieux pour Jean Cocteau( 1889-1963). Nous pourrions même imaginer qu'ils se fréquentaient dans leurs rêves traversant l'atlantique, certaines images sont très proches de celles rencontrées dans "le testament d'Orphée".
Maya est journaliste à Newyork mais suit de près les aventures surrealistes avec son amoureux ALEXANDER, qui lui même se trouve dans l'avant garde américaine bien qu'il soit Tchèque. Ensemble le cinéma les anime chacun dans leurs conceptions..
Maya part d’éléments de la réalité, une fleur, une clé, un couteau, un téléphone, puis ceux-ci sont arrangés de manière à produire une autre réalité, ( Simplement les objets décalés de leurs premières utilités.) Ces outils semblent avoir perdus leurs services rendus. Ce choix profite à l'énergie importante qui émane de leur forme, leur matière et sans doute de leur provenance mais se désagrège dans une actualité tout autre. Des phénomènes visibles se déploient jamais comme l'on croit. Les images d'elles même parlent comme pour la première fois.
La mort est représentée sous la forme d’une femme habillée de noir, ayant un miroir pour visage. Ces rêves se font éveillés, où les actions se répètent tout en cachant une singularité, changement de vitesse, de point de vue ou d'éclairage. Une "méta-bio-industrie".
Une industrie Métabiomorphique...
"MESHES OF THE AFTERNOON" est un film avant-gardiste du cinéma américain et va inspirer les premières œuvres de Kenneth Anger, Stan Brakhage et d’autres réalisateurs du dit "cinéma expérimental".
Il faudrait que quelqu'un me parle de Kenneth Anger. En revanche un ami m'a convié à plusieurs projections en salle, de Stan Brakhage, un cinéma très explosif et cristallin, de l'electron au verbe, verbe muté en formes couleurs et tons, une galaxie très elliptique voit donc le jour et la nuit. Une succession d'images, , forment comme une voix fantôme cherchant le contact.
Journal de bord / Maya part 1 / Novembre 2008.
JIM CLIN
La nature, le bois, la pierre, la mer sont très présents et de manière très tactile, très identitaire. On dirait des entités des énergies vivantes au même rang que l'être humain mais avec un état, un espace supplémentaire . Maya est une cinéaste sensuelle, chez qui les émotions et la psychologie des personnages transparaissent dans un cinéma passant avant tout par la texture des objets et leur contact avec la peau.
Les films de Maya Deren se savourent précipitament comme une simple conversation dans le hall des mystères. Ils ouvrent des espaces de réflexion simultanément austères et accueillants, à la beauté fatale ou épurée mais généreuse et souveraine dans sa solitude.
Au cours d’un séjour à Haïti, elle est initiée au Vaudou. Ce qui pourrait être compris comme l'ouverture et l'intérêt pour d'autres horizons, un "monde-théatre" qui ne connaît pas de frontières à son système de circulation. Sommes propulsés dans l'espace-instinct, dans la sensation de présences et d'activités moins visibles, néanmoins existantes. L'énergie et sa réalité, la résonance et sa raison, la concrétisation par l'imagination...
Mlle DEREN fugue une fois pour toute avec la mort en 1961.
"Maya Deren, cinéaste d’avant-garde."
Le terme avant-garde désigne depuis le XIXe siècle, des personnes qui entreprennent des actions nouvelles , expérimentales, en particulier dans les arts et la culture. Maya DEREN a non seulement un discours différent de celui d’Hollywood mais comme l’exprime le terme « Avant-garde », elle confronte l’esthétique Hollywoodienne classique des années 40 à un plus large questionnement, quand à la liberté d'expression et à la position de la pensée singulière avec les phénomènes de masse, avec le monde social, avec la planète.
Par la danse, la chorégraphie des corps et de son propre corps et par celles de la caméra, Maya propose aux femmes d’être en soi, une « star » et de prendre sa place dans une société jamais définie. Sa féminité à travers l’espace et le temps, son langage corporel et sa pratique du cinéma c'est l'accès à l'épanouissement.
On ne peut passer à côté du « film noir » qui dans les années 40, donne le titre de « femmes fatales » aux actrices. Maya Deren devient une de ces femmes fatales qui, permettra l’émancipation des femmes.
La transition dans le paysage de la pensée, du moins d'un langage personnel imagé permet d’exprimer l’ambivalence d'un monde où une femme n'est plus objet de désir (symbolisé par des objets féminins, comme celui de la clé, d’une fleur ou encore celui du miroir) mais tient ses propres désirs et transporte ses contestations certes mais surtout une curiosité de chat, une ouverture d'esprit, un désir de jouer méticuleusement de la découverte , la découverte de toujours plus de sincérité avec soi même. L'enseignement du réel nous parle ici de ses nombreuses mutations. Un réel épique et cybernétique là où la science-fiction de l'époque ne proposait qu'un pâle reflet figé et mécanique...
Comme exprimé plus tôt, ce film permet à Maya de vivre l’avenir de la femme... C’est tour à tour la caméra et Maya Deren qui danse ("je n'ai fait que danser ma vie"). En changeant brusquement l’angle de la caméra, en faisant des coupes brusques, des ellipses radicales, et présentant un monde qui change constamment dans sa temporalité, dans l’espace, elle intègre tantôt un genre humain ignorant, qui ne cesse de plonger vers son inconscient. Tantôt une curiosité infatigable attirée par la compréhension l'intégration. Notons que la musique pourrait représenter un élément clef quant à l'inconscient structuré comme un langage.
Journal de bord /part 2 / Décembre 2008.
JIM CLIN
PETITES TROUVAILLES.
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John Zorn a créé une bande son qui relate sa carrière dans un CD qui s’intitule Filmworks X - in the mirror of Maya Deren d’après un documentaire de Martina Kudlácek : MAYA DEREN - LA FEMME À LA CAMÉRA, 2001.
In The Mirror Of Maya Deren (Filmworks Vol.10) - John Zorn
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Livre poche : Anaïs Nin, Journal 1944-1947
“Vu plusieurs films de Maya Deren. Matériaux oniriques véritablement inconscients, meilleurs par certains côtés que les premiers films surréalistes parce qu’il n’y a pas d’effets artificiels, on se contente simplement de suivre les fils de la fantaisie. Subtilité de la caméra”
Anaïs Nin, 1944
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FRANCESCA WOODMAN
Francesca Woodman est née en 1958 à Denver (Colorado). Elle photographie son premier autoportrait à 13 ans, où elle joue à cacher son visage et poursuit dans cette voie d'interrogations et de mutinerie jusqu'à vingt-deux ans. Elève de 1975 à 1979 à la "Rhode Island School of Design" à Providence. Une bourse d'étude accordée aux meilleurs élèves lui permet de passer 1 an à Rome. Là, elle découvre la librairie-galerie Maldoror où elle réalise sa première exposition personnelle. De retour aux Etats Unis, elle finit sa scolarité à Providence puis s'installe à New York. Elle développe alors des projets de plus grande envergure tels les diazotypes (grands formats sur papier bleu ou sépia). Elle dessine plusieurs maquettes de livres présentant ses photographies. Seul "Some Disordered Interior Geometries" sera publié en 1981.
Le plus souvent, elle pose nue et prend possession du cadre avec beaucoup d’énergie, comme une sportive à l’entraînement. Elle instaure une beauté épurée, mystérieuse, vénéneuse si il faut. On lui dit qu’elle ressemble à un modèle de Balthus (le peintre Balthasar klossowsky, de ses nombreuses toiles enfermant dans leur cadre le mystere de l'adolescence. Nous ne savons pas si une rencontre a eu lieu.
Le corps pour ce qui est de faire salon, se confond avec la tapisserie des murs ou disparait dans une fenêtre, une porte, un miroir, une cheminé, les espaces semblent abandonnés, le vide occupe toute l'atmosphère des photos, quelque chose de fluide et d'insaisissable détient les secrets d'une femme, d'un corps à l'abandon lui aussi des règles de conduite et de bienséance. Moins la colère, moins la révolte que la passion, que le jeu d'une enfance eternelle. Le souffle de la vie déborde de la nudité et remet en cause les lois d'intérieur, les lois de l'apesanteur et les codes reconnus de l'existence. Il n'y a jamais de nourriture ni d'objet d'interieur, de vaisaille, de linge, ni livres ni conversations. Une curiositée exacerbée, un questionnement omniprésent, le feu du dedans est mal isolé, ça déborde, on ne sait pas vraiment par où, quelque chose d'inquiétant est partagé. Mais il semble qu'en elle comme autour d'elle; le temps se déroulait à toute vitesse autant les êtres que les espaces et les choses , l'ensemble de plus en plus vétuste ne suffisait plus à transformer ses souffrances et son desespoir et Francesca WOODMAN plongea par la fenêtre de son appartement, à Manhattan, le 19 janvier 1981.
Rédaction Mars2008
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CINEMA DIRECT EXPERIENCE - 2012 / MAKING OFF CONTACT
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TOURNAGE "ART STEP" - 2006/2011
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CINETRACT EXPERIENCE 2007/2011
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